Fantaisie sur Madame Butterfly (2 flûtes et piano)
Deuxième opus des arrangements consacrés aux œuvres d'un compositeur encore trop peu exploré des flûtistes, cette nouvelle Fantaisie sur la Madame Butterfly de Giaccomo Puccini poursuit son incursion au cœur du style des paraphrases d'opéra, genre très en vogue dans les salons de la seconde moitié du XIXe siècle.
Fort des succès de Bohème puis de Tosca, Puccini était sans doute loin d'imaginer l'accueil que le public de la Scala de Milan allait réserver à sa Madame Butterfly pour sa création, en ce 17 février 1904. Au comble des agitations ayant pris part ce soir-là, le public répond aux délicats chants d'oiseaux de l'Intermezzo par des imitations caricaturales de bruits de basse-cour. Marqué par cet échec retentissant, que le compositeur lui-même décrit comme un «vrai lynchage» organisé par les détracteurs de l'éditeur Ricordi, Puccini remanie son opéra à quatre reprises. Il divise notamment le 2e acte en deux parties distinctes, permettant l'émergence d'un troisième acte. Dès lors plus conforme aux standards de l'opéra italien, l'ouvrage parvient à s'imposer sur les scènes internationales.Parmi les airs sublimes qui contribuent encore aujourd'hui au succès de cet opéra, vous pourrez reconnaître le duo entre Pinkerton et Sharpless, le duo d'amour de la fin du 1er acte ou encore le duo des fleurs présenté sous forme de variations virtuoses.
Parmi les airs sublimes qui contribuent encore aujourd'hui au succès de cet opéra, vous pourrez reconnaître le duo entre Pinkerton et Sharpless, le duo d'amour de la fin du 1er acte ou encore le duo des fleurs présenté sous forme de variations virtuoses.
A l'inverse de la Western Flute Suite (Fantaisie sur la Fanciulla del West), très imprégnée des thématiques typiquement américaines, la Fantaisie sur Madame Butterfly fait un léger clin d'œil à la musique d'inspiration japonisante (thème du destin tragique), privilégiant davantage les thèmes occidentaux. La polyphonie comme symbole musical de l'Occident, avec la fugue initiale pour suprême incarnation, se prête aisément à l'écriture pour un instrumentarium dont le répertoire, bien que peu développé, demeure très prisé des flûtistes.
Paris, le 26 février 2021
Laëtitia Brault et Jean-Christophe Maltot
Arrangement : Jean-Christophe Maltot
Durée : 11'
Jean-Luc Abras, Traversière Magazine n°149 - 2e Trimestre 2024
Les Interprètes
Mihi Kim et Laëtitia Brault (07/07/24), Eglise Saint-Merry de Paris - France